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Accouchement naturel, accouchement physiologique, accoucher dans l’eau, découvrez toutes les positions pour accoucher sans péridurale
Péridurale, épisiotomie, déclenchement du travail, administration d’ocytocines… L’accouchement est aujourd’hui un acte très médicalisé en France, pourtant peu d’accouchements connaissent des vraies difficultés. En conséquence, de plus en plus de femmes rejettent cette médicalisation et souhaitent avoir un accouchement plus naturel.
Qu’est-ce qu’un accouchement physiologique ? Comment s’y préparer ? Où peut-on accoucher naturellement ? On vous explique tout sur l’accouchement physiologique !
1. En quoi consiste un accouchement physiologique ? Quels sont ses avantages ?
Un accouchement physiologique est un accouchement avec le moins d’intervention médicale possible. On laisse la nature opérer et on donne la possibilité à la future maman d’avoir confiance en son corps et d’être active à 100%. Un accouchement naturel n’est pas déclenché et se déroule notamment sans péridurale et sans injection d’hormones.
Les femmes qui choisissent d’accoucher physiologiquement le font généralement car elles souhaitent ressentir totalement la naissance de leur enfant et la puissance de leur corps. En effet, dans un accouchement médicalisé, l’administration de la péridurale réduit la douleur ressentie lors de l’accouchement mais prive aussi totalement certaines mères de sentir l’accouchement. Résultat : elles ne savent plus quand il faut pousser, un sentiment très frustrant, qui peut allonger la durée de l’accouchement.
La péridurale, qui impose d’être allongée sur le dos, est encore le choix par défaut de la majorité des femmes qui accouchent, mais c’est souvent par manque d’informations. Avec un accouchement physiologique, la future mère a la possibilité de choisir la position dans laquelle elle souhaite accoucher ainsi que le lieu (nous vous en parlons ci-dessous). Elles peuvent se déplacer librement dans la pièce et être accompagnées par une équipe médicale réduite.
Un autre avantage de l’accouchement physiologique qui a été relevé est que les mères se remettent généralement plus vite. En effet, lorsqu’une péridurale est posée et que ses effets se dissipent, les douleurs liées à l’accouchement et aux actes chirurgicaux (épisiotomie par exemple) se réveillent. À l’inverse, une femme ayant accouché naturellement libère des endorphines qui vont l’aider à réduire la douleur. Accoucher physiologiquement permet souvent aux mères de se lever et se déplacer peu de temps après la naissance.
2. Comment se préparer à l’accouchement physiologique ?
Un accouchement physiologique doit être évidemment préparé correctement en amont avec le co-parent et la sage-femme de la femme enceinte pour que cela se passe le mieux possible. En effet, le soutien psychologique et émotionnel des proches et de la sage-femme sera primordial pour aider la future mère. Si celle-ci se sent soutenue, elle aura davantage confiance, elle pourra se concentrer sur ses sensations et ressentira moins de stress par ce qui l’entoure.
Il est important de rappeler qu’une femme enceinte ayant des complications pendant la grossesse ou pendant l’accouchement ne pourra accoucher de la sorte.
Pour préparer un accouchement naturel, il existe différentes méthodes ou aides qui peuvent se combiner :
- La méthode Bonapace
La méthode Bonapace a été créée par la québécoise Julie Bonapace, chercheuse sur le thème de la douleur et spécialiste de la périnatalité. Cette méthode consiste à aider les futurs parents à se préparer à un accouchement physiologique sans stress. Pour cela, le conjoint va utiliser l’acupuncture en faisant des pressions avec ses doigts à certains endroits du corps de la future maman pour soulager la douleur des contractions.
- Le yoga prénatal
Le yoga prénatal est aussi un bon moyen de se préparer à l’accouchement. Les exercices physiques aident la future maman à positionner son bassin pour l’accouchement tandis que les exercices de respiration lui seront d’une grande aide pour diminuer les douleurs des contractions.
- La sophrologie
La sophrologie aide également à la préparation de l’accouchement grâce à une technique de respiration profonde, de gestion de stress et de visualisation positive. En se rappelant des moments de détente, de sensations positives ou de réussite, la future mère pourra évacuer plus facilement le stress de l’accouchement et sa confiance en elle sera renforcée.
- L’ingestion de certaines plantes
Il a été reconnu que certains aliments peuvent aider à déclencher un accouchement naturellement tels que les feuilles de framboisier ou les dattes. Les feuilles de framboisier rendraient les contractions plus efficaces quant aux dattes, elles faciliteraient la dilatation du col de l’utérus.
Il est déconseillé par certaines sages-femmes de consommer des infusions de feuilles de framboisier avant le 2ème trimestre car elles pourraient augmenter le risque de fausse couche.
Mais surtout, si vous souhaitez accoucher de façon naturelle, le choix de la sage-femme est primordial. Il est important de se faire accompagner et de se préparer avec une sage-femme qui est formée à ce type d’accouchement. Même si ce n’est pas elle au final qui vous accouche, elle saura vous expliquer et vous aider à préparer l’accouchement.
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3. Choisir où accoucher physiologiquement
Il est important pour la future maman de choisir un lieu adapté à un accouchement physiologique. Pour cela, plusieurs lieux s’offrent à elle :
- Dans une maternité
La femme enceinte doit s’assurer que la maternité sera ouverte à ce type d’accouchement et respectera ses attentes. Il existe dans certaines maternités
des salles de naissance destinées à un accouchement physiologique. Elles sont généralement équipées d’un lit plus adapté à certaines positions physiologiques, d’un ballon, de lianes pour supporter les contractions ou encore d’une baignoire pour se détendre lorsque le travail aura commencé.
- Dans une maison de naissance
Une maison de naissance est un lieu géré par des sages-femmes qui se place entre l’hôpital et le domicile. Il permet à la future maman d’être plus en confiance dans un endroit rassurant (comme à la maison) tout en étant accompagnée de la sage-femme qui l’a suivie durant sa grossesse et d’une autre sage-femme. En cas de complication, les maisons de naissance sont en lien avec des maternités proches qui pourront prendre le relais si besoin. Très développées dans certains pays (Canada, Australie, Suède) il en existe encore très peu en France. Un joli projet à soutenir dans les Pyrénées Atlantiques, le projet Ama Etxe a pour objectif de créer la première maison de naissance du Pays Basque.
- Sur un plateau technique
Un plateau technique est proposé par certaines sages-femmes libérales qui entretiennent des collaborations avec des maternités. Cela consiste à venir accoucher dans une structure hospitalière mais en étant accompagnée seulement de sa sage-femme. De cette manière, la mère est suivie durant toute sa grossesse, son accouchement et après la naissance par la même sage-femme.
- À domicile
Enfin, il existe aussi la possibilité à domicile même si cela reste très rare. Il faudra se faire accompagner par une sage-femme libérale habilitée à l’AAD (accouchement à domicile). Nous vous conseillons de vous y prendre très en avance car elles sont peu à le proposer en France.
Peu importe le lieu que vous avez choisi, vous pouvez constituer un projet de naissance avec votre partenaire qui consiste à rédiger vos envies et vos souhaits pour votre accouchement. Vous pourrez ainsi vous assurer que la structure est en accord avec votre projet de naissance.
Évidemment, si l’accouchement a des complications ou si vous n’arrivez pas à “tenir” jusqu’au bout, vous pourrez toujours changer d’avis et avoir recours à une aide médicalisée. Il ne faudra surtout pas le vivre comme un échec mais plutôt être fière d’avoir réussi jusque-là.
Il existe un petit guide très intéressant qui résume vos droits lorsque vous accouchez en structure hospitalière (maternité CHU ou clinique), il vous aidera à savoir ce qui est ok pour vous et ce qui ne l’est pas. Accouchement, mes droits, mes choix : le guide juridique pendant le suivi de grossesse et l’accouchement à découvrir ici.
4. Les positions pour accoucher sans péridurale
- Accoucher dans l’eau
Pour accoucher sans péridurale, il a été reconnu que l’eau aide à atténuer la douleur. Certaines mamans choisissent donc d’accoucher dans l’eau : la future maman est installée dans une baignoire avec une eau à 37°C et y entame la phase de poussée. L’eau apporte de la légèreté à la maman et a un effet relaxant.
La maman a ensuite le choix de rester dans l’eau ou d’en sortir au moment de l’expulsion du bébé. Il n’y a aucun risque de noyade si la mère souhaite donner naissance dans l’eau. En effet, le bébé ne respire pas avant que ses poumons entrent en contact avec l’air. La maman devra ensuite sortir de l’eau pour l’expulsion du placenta.
- Accoucher à 4 pattes
Accoucher à quatre pattes diminue la douleur car l’utérus appuie moins sur le sacrum. Cette position est aussi plus adaptée pour pousser.
- Accoucher sur le côté
La future maman peut aussi se placer sur le côté qu’elle préfère en relevant la jambe. Cette position diminue les douleurs aux lombaires et permet de mieux relâcher le périnée.
5. Le déroulement de l’accouchement physiologique
Un accouchement naturel passe par 5 étapes :
- La phase de latence
Les contractions commencent mais sont de faible intensité et votre corps se prépare à l’accouchement. Le col se dilate jusqu’à 4 cm jusqu’à passer à la seconde étape : la phase de travail actif.
- La phase de travail actif
Les contractions s’accélèrent et deviennent de plus en plus longues jusqu’à atteindre une ouverture du col de 10 cm. Les contractions sont espacées de moins de 5 minutes et durent 1 minute environ. Généralement, c’est à ce moment que les mamans rejoignent le lieu où elles souhaitent accoucher.
- La phase d’engagement
La phase d’engagement est le moment où le “travail commence” et que le bébé commence à descendre.
- La phase d’expulsion
Une fois que le col est entièrement dilaté, il est temps de commencer à pousser pour faire descendre le bébé dans le canal génital. La tête du bébé sortira d’abord du périnée, puis une épaule, puis l’autre et enfin le reste du corps sera expulsé plus facilement.
- La phase de délivrance
Une fois que bébé est né, il reste encore quelques poussées pour décoller et expulser le placenta.
6. Et après l’accouchement ?
Si vous aviez un projet d’accouchement physiologique mais que ce dernier n’a pas pu se réaliser, il est important de ne pas culpabiliser. L’accouchement, on passe beaucoup de temps à l’imaginer, mais il se passe rarement comme prévu. Vous avez donné la vie, quelle que soit la manière dont c’est arrivé, vous êtes une badass !
Crédits photo : Laura Boil Photography