allaitement et cancer du sein

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Octobre rose : allaitement et cancer du sein

Comme chaque année, le 1er octobre marque le début d’Octobre rose, le mois destiné à sensibiliser et lutter contre le cancer du sein. Même si la prévention contre ce cancer reste un combat de tous les jours, et cela peu importe le mois, Mumade s’arme de rose et s’engage pour vous informer : allaitement et cancer du sein, quel impact ? On vous explique.

1. Octobre rose, qu’est-ce que c’est ?

Depuis 1994 le mois d’octobre se pare de rose pour sensibiliser, informer et mobiliser les citoyens dans la lutte contre le cancer du sein. Initié dans le monde par Evelyn Lauder, fondatrice de Clinique et ancienne vice-présidente du groupe Estée Lauder Companies, elle est à l’origine du fameux ruban rose. Grâce à elle, depuis 28 ans, ce mois est consacré à la prévention du cancer du sein mettant l’accent sur l’importance du dépistage précoce chez les femmes.

En France, Estée Lauder Companies et le magazine Marie-Claire créent en 2003 l’association “Le Cancer du Sein, Parlons-en !” qui sera ensuite rebaptisée “Ruban rose” en 2020. 

Pourquoi cette mobilisation ? Parce qu’en France, le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes et qu’une femme sur 8 risque de développer ce cancer. C’est là que la prévention a toute son importance : un cancer du sein détecté suffisamment tôt est guéri dans 9 cas sur 10. Il est donc primordial de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Un mot d’ordre : palpez palpez !

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2. L’effet protecteur de l’allaitement face au cancer du sein

Selon différentes études, il a été démontré que l’allaitement contribue à réduire les risques de développer certains cancers du sein. Une méta analyse (c’est à dire une analyse combinant les résultats d’un ensemble d’études) mené par la Leche League et que vous pouvez retrouver ici, montre que plus la durée totale d’allaitement d’une femme est longue, plus le risque de développer un cancer du sein s’amoindrit.

Les scientifiques l’expliquent par la modification de certaines hormones chez la femme : la sécrétion de prolactine (hormone à l’origine de la lactation et permettant l’allaitement) pourrait être favorable car elle provoque la diminution du taux d’oestrogènes tout au long de l’allaitement. C’est cette baisse d’hormones qui aurait un effet bénéfique et permettrait de réduire les risques.

Ces études montrent que le risque de cancer diminue de 4,3% chaque année d’allaitement supplémentaire

Cependant, il est important de retenir que l’allaitement n’est pas la solution miracle contre le cancer du sein et qu’il faut s’auto-palper régulièrement et se faire dépister. À partir de 50 ans, le dépistage est conseillé tous les deux ans. 

L’objet de cet article n’est pas de culpabiliser ou de faire peur aux femmes qui n’ont pas allaité mais il nous semble important de partager cette information avec vous.

3. Peut-on allaiter avec un cancer du sein ?

Développer un cancer du sein est assez rare durant la grossesse ou en post-partum, pourtant cela arrive à certaines femmes et il est alors normal de vous demander si le traitement contre le cancer du sein est compatible avec l’allaitement ? Avant toute chose, il est bien entendu indispensable de demander conseil à son médecin.

 

La possibilité d’allaiter ou non va surtout se faire en fonction du traitement mis en place. Différents traitements contre le cancer du sein existent : chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie et la chirurgie mammaire (soit la tumorectomie, qui consiste en l’ablation de la tumeur cancéreuse et des tissus avoisinants , soit la mastectomie double ou unilatérale qui consiste en l’ablation du ou des seins touché(s).

 

En cas de chimiothérapie ou d’hormonothérapie, l’allaitement sera interdit.

Si la patiente suit une radiothérapie externe, elle pourra allaiter (avec accord préalable de son médecin). Cependant, ce traitement peut affecter la quantité de lait produite voire la supprimer. Dans ce cas, la mère pourra allaiter avec le sein non traité.

 

En cas de chirurgie mammaire, il est généralement interdit d’allaiter avant l’opération.

4. Peut-on allaiter après avoir eu un cancer du sein ?

Lorsqu’une femme a subi une double mastectomie, c’est à dire une ablation totale des deux seins, il lui sera impossible d’allaiter. 

En cas de mastectomie unilatérale (ablation d’un seul sein), la jeune maman pourra tout à fait allaiter avec le sein non opéré sans qu’il y ait de danger pour l’enfant. La production du lait devrait s’adapter ensuite à la demande mais si ce n’est pas le cas, vous pouvez le compléter avec du lait artificiel ou des dons de lait maternel. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin ou d’une consultante en lactation pour être conseillée.

 

Si la mère a subi une tumorectomie, la possibilité d’allaiter ou non va dépendre de la quantité de tissu mammaire retiré.

5. Le cancer du sein et après ? Témoignage de Marie, maman de jumelles et en rémission

Nous sommes convaincues que plus on parlera du cancer du sein, moins il sera tabou, et plus on pourra aussi faire avancer cette cause. C’est pourquoi nous avons eu envie de parler avec Marie, une amie de la fondatrice qui a eu un cancer alors qu’elle était maman de petites jumelles de 5 ans.

 

  • Peux-tu nous raconter comment tu as découvert que tu étais atteinte d’un cancer du sein ?

J’ai remarqué une petite boule en haut de mon sein gauche. Elle a été rapidement échographiée et considérée comme bénigne mais a été retirée au bout de quelques mois car elle grossissait rapidement. Les analyses de la tumeur une fois retirée ont révélé qu’il s’agissait d’un cancer du sein.

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  • Comment as-tu vécu cette période, entre le traitement, ton travail, et ta vie personnelle ?

Pendant les traitements, le plus difficile pour moi était d’accepter que mon corps ne suive pas mon esprit. Mon moral était en général plutôt bon car je suis une personne de tempérament positif, mais mon corps ne suivait pas, pas toujours. Combien de fois ai-je fait des projets pros ou persos, ai-je fixé des rendez-vous pour me changer les idées, et mon corps me rappelait au fil de la journée qu’il n’allait pas pouvoir, que j’allais devoir rester tranquille, au lit, comme une personne malade. Je travaillais en intermittence avec les traitements. Cela me faisait du bien et me permettait de me sentir normale, pas malade.

 

Ma famille, mes amis et mes collègues ont été très présents pendant la durée des traitements. Toutes ces attentions et tous ces gestes d’amitié m’ont donné de la force, m’ont touchée profondément et m’ont portée.

J’ai essayé de maintenir une activité physique modérée pendant toute la durée des traitements et j’ai repris le sport de plus belle dès que j’en ai eu l’énergie. Je voulais me sentir à nouveau vivante, me sentir renaître, après avoir été aussi proche de la mort. Mon mode de vie est devenu de plus en plus sain et de plus en plus sportif.

 

  • Maintenant que tu es guérie, comment te sens- tu ?

Le cancer m’a changée. Il m’a émancipée et m’a rendue plus forte, plus mature, plus apte à apprécier la vie. Je me sens à la fois puissante et fragile mais vivante.

 

  • Est-ce que le cancer a changé ta vision de la maternité et de ta féminité ? 

Ce qui a changé, c’est mon goût pour les petits bonheurs de la vie, mais je ne pense pas être une autre maman.

 

  • As-tu un conseil à partager aux femmes, mamans ou non, qui nous lisent ?

Les femmes disposent de forces incroyables pour traverser tout type d’épreuve. Ne l’oubliez jamais.

 

Crédit photo : @ihartericka

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